Les actualités en matière d'ESB-vMCJ
Mortalité due au variant de la maladie de Creutzfeldt-Jacob
en Grande-Bretagne
Ce n'est qu'à partir du 1er janvier 2002 que le Ministère de
L'Agriculture britannique s'est décidé à présenter de façon différente
les statistiques sur la mortalité due à ce que l'on a appelé le
nouveau variant de la Maladie de Creutzfeldt-Jacob. Jusqu'à cette
date on mélangeait allègrement morts confirmés par examen histologique
du cerveau, ceux qui ne l'étaient pas, ceux dont on attendait
confirmation et même ceux qui, pas encore décédés, avaient été
comptabilisés parmi les victimes de la nouvelle maladie.
As at 7 January 2002
Summary of vCJD cases
Number of definite and probable cases of vCJD
(deaths) as above 104
Number of definite and probable cases of vCJD
(alive): 9
Number of definite and probable cases of vCJD
(dead and alive) 113
A partir du 1er janvier 2002 , il est possible d'avoir une toute
autre opinion de l'évolution de "l'épidémie chez nos amis britanniques
et on peut se demander réellement sur quels critères on s'était
basé pour annoncer urbi et orbi que le nouveau variant, provenant
de la consommation de la viande de boeuf, avait été (ou finirait)
par être la cause de la mort de 113 personnes au 7 janvier 2002.
Devant le septicisme de certains scientifiques quant à la réalité
du lien entre consommation de boeuf et déclanchement des symptômes
de la maladie, on s'est enfin décidé à publier le nombre des personnes
dont la mort n'était pas confirmées par l'examen histologique
du cerveau dont les lésions, décrites par ceux qui avaient relaté
l'existence de cette nouvelle maladie dans le Lancet en 1996 étaient
sans équivoques à leurs dires, et considérées comme pathognomoniques
de la maladie. On découvrait alors que sur les 113 morts recencés
de "definite et probable cas de vMJC", 8 étaient encore en vie
et 17 n'avaient pas été confirmés.
*As at 4th February 2002
Summary of vCJD cases
Deaths
Deaths from definite vCJD (confirmed): 89
Deaths from probable vCJD (without neuropathological confirmation):
16
Deaths from probable vCJD (neuropathological confirmation pending):
1
Number of deaths from definite or probable vCJD (as above): 106
Alive
Number of probable vCJD cases still alive: 8
Total number of definite or probable vCJD (dead and alive): 114
* Provisional as at 6 January 2003
Summary of vCJD cases
Deaths
Deaths from definite vCJD (confirmed): 94
Deaths from probable vCJD (without neuropathological confirmation):
26
Deaths from probable vCJD (neuropathological confirmation pending):
1
Number of deaths from definite or probable vCJD (as above): 121
Alive
Number of probable vCJD cases still alive: 8
Total number of definite or probable vCJD (dead and alive): 129
As at *6 May 2003
Summary of vCJD cases
Deaths
Deaths from definite vCJD (confirmed): 96
Deaths from probable vCJD (without neuropathological confirmation):
30
Deaths from probable vCJD (neuropathological confirmation pending):
3
Number of deaths from definite or probable vCJD (as above): 129
Alive
Number of probable vCJD cases still alive: 6
Si l'on se réfère à ce qui s'est passé entre le 1er janvier 2002
et le 6 mai 2003, c'est à dire durant les 16 derniers mois, le
nombre de morts confirmés par examen histologique du cerveau des
cadavres est passé de 89 à 96, celui du nombre de ceux dont la
susicion n'a pas été confirmée par le dit examen est passé de
de 16 à 33, et il y a seulement deux malades encore en vie en
moins.
Il n'y a donc eu en réalité pendant les 16 derniers mois que
7 personnes ayant rempli les critères du nouveau variant de la
MCJ et tous les autres auraient été plus exactement répartis s'il
avaient été inclus dans l'une ou l'autre des rubriques de la Maladie
de Creutzfeldt-Jacob (sporadique, iatrogène, familiale ou GSS).
Pour ne pas être une fois de trop en retard sur la réalité, les
experts "scientifiques" (en fait les statisticiens) viennent de
ramener à moins de 500 le nombre estimé de morts que pourrait
provoquer en définitive en Grande-Bretagne le trop célèbre nouveau
variant (Roger Highfield, rédacteur scientifique du Telegraph
du 7 mai 2003).
Inutile de rappeler que des millions de Britanniques ont été
exposées à la contamination par de la viande de boeuf potentiellement
infectée entre 1985 et 1995 et que les estimations initiales concernant
la mortalité dues au nouveau variant étaient comprises entre 100.000
et 500.000 morts.
Quant à la toute dernière actualité (Apr 28 2003), elle n'a pas
besoin de traducteur, ni de commentaires superflus
'Mad cow' victim was a vegetarian
Et la famille d'accuser la gélatine que le jeune homme aurait
pu avaler au travers de bonbons, de yaourts ou d'"un autre produit
alimentaire.
La situation en matière d'ESB
Elle paraît tout aussi intéressante, si l'on en croit l'information
parue dans Agrisalon du 6/05/2003 :
"La DGAL a enregistré ce 6 mai le soixantième cas d'ESB confirmé
en France depuis le début 2003".
Ce cas d'ESB a été détecté dans le département de la Haute-Savoie
dans le cadre des tests pratiqués sur les bovins à l'abattoir,
sur une vache montbéliarde née en mars 1997. Depuis 1991, c'est
le 22ème cas de supernaïf né en 1997, enregistré en France.
Rappelons que l'on qualifie de "supernaïf" un bovin atteint
d'ESB, né après les mesures de sécurisation des farines animales
adoptées en juillet 1996.
Selon Pierre Lavie (site à http://vetolavie.chez.tiscali.fr/bse.htm),
depuis le 01/01/2002, 173 cas ont été détectés sur des animaux
de + 24 mois à l'abattoir sur les 6 244 131 animaux prélevés en
abattoir et testés au 27/04/2003. La lecture de ces chiffres donne
le vertige : il a donc fallu examiner plus de 36.000 carcasses
d'animaux apparemment en bonne santé à l'examen clinique et d'après
leurs antécédents pour constater une seule réaction positive à
un test dont on peut s'interroger sur la précision et la précision
de ceux qui sont utilisés pour le confirmer éventuellement, avec
les marges d'erreurs probables de l'opération. Coût de la plaisanterie
en prenant une estimation raisonnable du prix de revient d'un
test de 30 euros : 1.080.000 euros par carcasse retirée du circuit
alimentaire, quelque chose comme 5.400 euros par kilo de hamburger
probablement sans danger pour celui qui va le consommer.
C'est ce qu'on ne peut plus appeler du gaspillage : c'est une
gabegie qu'il me paraît urgent de faire cesser !
Les dernières informations sur le sort des
acteurs qui nous ont amené à cette situation ubuesque
Les lampistes pour commencer.
Ce 1er mai 2003, 30 mois après le déclenchement de la fameuse
"affaire de la treizième vache (voir les détails sur http://vachefolle.esb.free.fr),
vers midi, Claude et Gilles Demeulenaère s'affairaient à faire
monter dans un de leurs camions la vingtaine d'animaux qui seraient
livrés tôt le lendemain matin à un abattoir distant de plusieurs
centaines de kilomètres de leur exploitation. Toujours sous contrôle
judiciaire et sans nouvelles de la justice, pas plus que de leur
avocat d'ailleurs, ils attendent dans l'anxiété ce qu'il va advenir
de leur sort, réduits aux basses besognes du commerce de bestiaux
qu'ils ne peuvent toujours pas exercer tant qu'ils n'auront pas
été déférés éventuellement devant un tribunal et condamnés (ou
lavés de l'accusation dont ils sont l'objet).
Le dernier animal présent sur l'exploitation au moment des faits
vieillit sagement et confortablement dans l'attente de la décision
d'un certain Docteur Stephan Pinède, adjoint à la Direction des
Services Vétérinaires de l'Eure, qui se refuse à rendre à la légitime
propriétaire de l'animal les documents confisqués en octobre 2000
lors de la perquisition et nécessaires à l'envoi d'un animal à
l'abattoir. Il conseille d'ailleurs à celle-ci de faire euthanasier
à ses frais l'animal incriminé.
Le nom de l'énarque Thierry Klinger, proche de l'Opus Dei d'après
les ragots qui ciculent sur Internet, mais je ne pense pas que
ce soit un défaut, va bientôt vous devenir familier, s'il ne vous
l'est déjà. Frais nommé à la Direction Générale de l'Alimentation
au Ministère de l'Agriculture, il ferait bien d'aider à réparer
les conséquences de ce que ses déclarations en tant que Préfet
de l'Eure ont entraînées à l'époque, et en particulier la mise
en prison de mes deux lampistes pendant 7 semaines. Parce que
dans cette histoire, Monsieur le Préfet Thierry Klinger y est
allé sans retenue alors qu'il se préparait déjà à partir pour
Quimper, si j'en crois les médias, tel un béotien soucieux d'étaler
des connaissances acquises de fraîche date : "Depuis que je suis
arrivé dans l'Eure, je pensais bien avoir une affaire de vache
folle à traiter... Il s'agit bien d'une encéphalite spongiforme
bovine. Les services vétérinaires ont aussitôt lancé un vaste
examen de la situation... Il n'y avait pas de doute de la tentative
de manœuvre frauduleuse à partir du moment où l'un des bovins
avait été présenté à l'abattoir avec un autre lot. La bête était
en train de crever lorsqu'elle a été amenée à Villers-Bocage.
Et comme la règle le veut...".
J'ai essayé de lui rafraîchir la mémoire en lui faisant parvenir
les documents en ma possession sur le sujet, au cas ou ses prédecesseurs
les auraient évacués du dossier avant son arrivée dans ses nouvelles
fonctions à la DGAL, mais celui (ou ceux) qui a (ont) reçu ma
correspondance ne lui a (ont) sans doute pas fait passer mon courrier.
Quant à l'ex-fonctionnaire des fraudes, à moins que ce ne fût
des douanes, Philippe Stemlach, il exerce à présent ses compétences
en guise de sous-préfet de Thann, dans le Haut-Rhin. Procureur
de la République à Bernay à l'époque des faits reprochés à Claude
et à Gilles Demeulenaère, il est le grand responsable de la crise
d'octobre 2000 et des mesures qui ont été prises en France pour
tenter d'y faire face.
Dans la conférence de presse qu'il a faite le dimanche après-midi
suivant l'arrestation des Demeulenaère, il a accusé les deux négociants
d'avoir "dissimulé une vache folle" et de "tentative de tromperie
sur les qualités substantielles de la marchandise, pouvant rendre
cette marchandise dangereuse pour la santé de l'homme et j'ai
requis à l'encontre de ces derniers la mise en détention". Voir
la dépêche AFP datée du 21 octobre 2000, expédiée d'Evreux et
signée Christian Gauvry.
Il ne serait pas mal que tout ce beau monde reconnaisse enfin
qu'il a fait quelques graves erreurs de jugement et de conduite,
et que la vérité puisse enfin se manifester dans toute cette sombre
histoire. Ce n'est pas la réputation d'honnêteté de ces personnes
qui est en jeu auprès de leurs clients, elle n'a pas besoin de
preuves nouvelles. Mais au nom de la cessation de la légitime
inquiétude de ces gens qui ont été maintenus en prison pendant
7 semaines par la "justice" et ses acteurs, ces Messieurs feraient
bien de "réparer" : rappelons que la Fédération Nationale Bovine,
l'abattoir SOVIBA de Villers-Bocage et Carrefour (et quelques
autres aussi) se sont constitués parties civiles dans ce dossier...
On pourra aussi se rendre compte du retentissement international
et des implications de ces agissements sur le site de CNN
http://www.cnn.com/2000/WORLD/europe/10/23/britain.bse/